Les Adavus, le vocabulaire du Bharata Natyam

Ces séquences d’enchaînements coordonnent les mouvements des yeux, des mains, des bras et du corps, aux rythmes frappés par les pieds, dans diverses positions (le plus souvent en demi plié) et déplacements, en respectant la symétrie du corps.
Tantôt les bras tracent une ligne horizontale, tantôt le corps s’étire dans une diagonale épurée. Chaque mouvement est comme un motif inscrit dans un mandala que la danse rend vivant.
Les « adavus » sont classés en plusieurs familles caractérisées par des syllabes rythmiques spécifiques
Ta Yum Ta ta Ta Yum Ta ha // Ta tei tei ta Dhit tei tei Ta // Ta tei ta ha Dhit tei ta ha…
Ils se travaillent selon trois vitesses d’exécution, la première vitesse étant la plus lente, la deuxième 2 fois plus rapide, et la troisième double encore le tempo !
Les adavus constituent le vocabulaire de la danse. Ils s’associent entre eux dans l’aspect abstrait et vigoureux du bharata natyam, où s’exprime la virtuosité chorégraphique.
Le corps devient un véritable instrument sonore.
Les percussions des pieds révèlent une poésie rythmique sur laquelle se construit la danse.

Les Hastas ou Moudras, le langage des mains

Les doigts des mains forment les « moudras », langage gestuel symbolique ou purement esthétique.
Il en existe 28 d’une seule main et 24 nécessitant les deux mains.
Chaque mudra acquiert sa véritable signification selon le geste et l’expression du visage qui lui sont associés, cet aspect narratif du bharata natyam est particulièrement développé dans «l’abhinaya», pour raconter des épisodes de la mythologie Hindoue, s’adresser à une divinité, et susciter ainsi une palette d’émotions chez le spectateur.
Fleurs de lotus épanouis aux pétales délicats, chaque doigt occupe sa place précise.

Une tradition millénaire, du temple à la scène


Pendant plusieurs siècles, il fut dansé exclusivement dans les temples par des femmes, les « devadasi ». Au début du siècle, victime d’un mouvement puritain sous la domination coloniale britannique, il fut interdit dans plusieurs régions et faillit tomber dans l’oubli. Pendant la lutte pour l’indépendance, la conscience du peuple indien pour son passé culturel a conduit à la renaissance de cet art.
Rukmini DEVI est l’une des figures majeures de ce renouveau. Née en 1904, elle fut l’une des premières femmes à apprendre le Bharata Natyam en dehors de la tradition des « devadasi ». Avec d’autres grands artistes, elle entreprit de « porter l’esprit du temple à la scène ». En 1936, elle fonda à Madras l’académie du « Kalakshetra » qui, depuis lors, ne cesse de former des élèves du monde entier.
Ce site n’a pas la prétention de décrire en quelques mots tous les aspects de cette danse profonde et puissante. De nombreux ouvrages très documentés, d’autres sites, sont consacrés au Bharata Natyam. Nous vous proposons de vous y référer si vous souhaitez approfondir par la lecture la connaissance de cette danse.
Aller en haut de page